Ouverture ce lundi de la première session ordinaire au titre de 2018 du Tribunal militaire. Une trentaine de dossiers sont à examiner dont celui sur la tentative de coup d’Etat du 18 décembre 2015.
Nigerfocus le 8 janvier 2018 : A peine entamé que le procès de la dizaine de personnes impliquées dans l’affaire du coup d’Etat manqué du 18 décembre 2015 a été reporté au 23 janvier prochain. C’est à la demande générale des avocats de la défense qui estime qui les conditions ne sont pas crées pour la bonne tenue du procès.
« Le dossier n’a été mis à notre disposition que le vendredi dernier. Il y avait une précipitation anormale qui a été faite de la part des organes de la poursuite à savoir le commissaire du gouvernement pour nous amener à cette audience. Mais par bonheur le Tribunal nous a suivi en prenant acte que la procédure n’a pas été mise à notre disposition dans le délai requis. » a déclaré Me Alio Samna à la sortie du tribunal.
Une suspension d’audience qui est déjà perceptible dès l’ouverture de cette session, la première depuis janvier 2014, puisque le bâtonnier de l’ordre des avocats du Niger a soulevé dans son discours quelques griefs au code de justice militaire. Il s’agit notamment de l’accès des avocats à leurs clients, celui de la disponibilité de certaines pièces du dossier.
« Sur la poursuite, nous avons constaté des errements mais pour ne pas dire des violations flagrantes des droits de la défense. Les avocats n’ont pas accès à leur client et les personnes en cause ont souvent été arrêtées sans connaître les chefs d’infraction qui leur sont reprochés. » a martelé Me Moukaila Yayé, bâtonnier de l’ordre des avocats du Niger. C’est pourquoi il demandé la suppression du Tribunal militaire en temps de paix.

Le Président du Tribunal militaire
Abondant dans le même le président du tribunal a reconnu les défaillances du code. Toutefois souligne le magistrat, la justice militaire ne saurait avoir les mêmes règlements que le tribunal civil.
« Le but de l’institution d’une juridiction militaire est de décharger la hiérarchie de certaines infractions lui permettant ainsi de s’occuper des questions qui touchent directement à la discipline, à l’efficacité et au moral des troupes » a expliqué le président du tribunal dans la discours d’ouverture de la session.

Des parents des inculpés
Selon le commissaire du gouvernement au cours de cette session qui devrait durer 13 jours, ce sont 32 dossiers dont 2 de nature criminelle mettant en cause 13 accusés et 30 autres de nature délictuelle impliquant 58 personnes seront examinés. Le procès le plus attendu, celui des personnes impliquées dans l’affaire du coup d’Etat, ce sont 10 militaires dont 9 officiers et un civil qui sont concernés. Les autres civils impliqués dans cette affaire ont bénéficié d’un non lieu.