Le tribunal militaire a reconnu coupable de « complot contre la sureté de l’Etat » 9 des 12 personnes impliquées dans le présumé coup d’Etat de décembre 2015. Ils sont condamnés entre 5 et 15 ans.
Nigerfocus le 26 janvier 2018 : De l’émotion, de la tristesse et de la déception ce vendredi après-midi au sortir de la salle Salif Tanko de la gendarmerie nationale du Niger où se déroulait depuis le 8 janvier dernier, la première session ordinaire du tribunal militaire au titre de cette année. Le juge Ibrahim Daoudika et ses collègues ont donné le verdict de l’affaire du présumé coup d’Etat de décembre 2015. Le tribunal a condamné 9 des 12 personnes impliquées. A peine les condamnations prononcées que des sanglots se font entendre dans la salle. Et dans la cour, des voix ses sont élevées pour fustiger le système judiciaire.

Une femme pleurant au sortir du tribunal (NF)
« Je sens de l’injustice. Que ce n’est pas un bon jugement. Je n’ai pas dit que les juges sont faux mais nous sommes dans un Etat où on dicte » déplore, les larmes aux yeux Awal Hambally, ancien militaire, le père Ousmane Awal Hambally, un des condamnés. Il y a de quoi se lamenter. Son fils, Ousmane Awal Hambally considéré comme le numéro deux du complot écope de 15 ans de prison ferme. Le Général Salou Souleymane (considéré comme le numéro un) et le capitaine Issa Amadou prennent la même peine.
Peu avant de monter dans le mini bus qui devrait les acheminer à la prison civile de Niamey, Ousmane Awal essaie de calmer les esprits. « Personne ne sait ce que demain sera. Dieu est grand » philosophe-t-il devant les parents qui sont venus le soutenir.
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Sont également condamnés à 10 ans de prison ferme, Amadou Hassane Chekaraou, Issoufou Oumarou et Amadou Salifou Sidi. Trois autres prennent 5 ans de prison. Il s’agit de Niandou Salou Souleymane, Soumaila Amadou et Mahamadou Moussa Idrissa. Pour Me Nabara Ycouba, il y a lieu de poursuivre la procédure.
« Ce n’est pas ce que nous attendions. Le tribunal est souverain et il a estimé qu’il complot contre la sureté de l’Etat malgré ce que nous avons dit. La loi sur la Cour d’appel ne permet pas de faire appel, il n’y a que la voie de la cassation qui est ouverte. Nous allons aviser. Je vais voir mes clients ce que nous allons faire.» a déclaré à la presse Me Nabara Ycouba, un des avocats de la défense. Bénéficient de l’acquittement, Tahirou Harouna Zarma, Abdou dan Aoua et Ibrahim Marzouk. Les juges n’ont suivi l’avis du commissaire du gouvernement qui a requis entre 15 et 20 ans et deux acquittements.
Dans un message à la nation à l’occasion du 57ème anniversaire de la proclamation de la république, le 18 décembre 2015, Issoufou Mahamadou a annoncé qu’un groupe de militaires ont voulu attenter à sa vie à travers un coup d’Etat.
Selon le ministre de l’intérieur d’alors Hassoumi Massaoudou, les soldats ont voulu utiliser des moyens terrestres et aériens pour attenter à la vie du président au retour des festivités de la proclamation de la république qui s’étaient déroulées à Maradi (Sud-est du Niger).
Vingt-une personnes ont été mises aux arrêts dont 11 civils. Après plusieurs mois de procédure, les 10 civils bénéficient d’un non-lieu et ont été libérés.