Niger/Culture : Adieu « Gna ZONGO »

Niger/Culture : Adieu « Gna ZONGO »Dans un hommage rendu à la cantatrice Hamsatou Danté dite « Gna Zongo », décédée le samedi 24 février 2018, l’homme de culture Aboubacar Yacouba Maiga dit « AYAMA » revient sur le parcours de l’artiste qui a marqué plusieurs générations des Nigériens. 

Nigerfocus le 25 février 2018 : Ce jour Samedi 24 Février 2018, le Niger vient de perdre une femme battante de la culture on peut même dire « Homme de Culture » en la personne de Mariama Danté plus connue sous le nom de Habsatou Danté. Appelée aussi « Gna Zongo » car Zarmakoye ou Reine des Jeunes filles de Zongo depuis la création de la Samaria, le Mouvement de Jeunesse créé au lendemain du coup d’Etat de 1974 par les FAN du Niger avec en leur tête le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché. Hamsatou Danté plus que Reine des Jeunes filles de Zongo elle est cantatrice du quartier zongo et compositrice de l’ensemble instrumental de zongo avec lequel elle a remporté plusieurs prix au Festival National de la Jeunesse.

En 1977 à Tahoua elle présente « Kayessi » chanson dédiée à la bonne fête aux nigériens à l’occasion de la célébration du 3ème anniversaire de la prise de pouvoir par les FAN. Après avoir participé à plusieurs regroupements de formations des ensembles lyriques qui ont représenté le Niger au Festival de Arts Nègres à Dakar, à Alger et à Lagos, elle créé l’ensemble instrumental de Zongo avec lequel elle remporte les Premiers Prix au Festival de Niamey en 1980 et 1984 toujours à Niamey, 1986 à Zinder et 1989 à Tahoua. Elle représente le Niger aux Festival Mondial de la Jeunesse en Korée du Nord en 1989. De sa troupe plusieurs artistes ont émergé comme l’Artiste international Yacouba Moumouni dit Danka-Danké.

Elle a participé à la création au corps de ballet qui a composé et présenté l’ensemble Saraonia Mangou en 1986 aux côtés Inoussa Housseini, Danté Allassane, et les artistes nationaux de l’époque comme N’Diaye de Gaya, Zarmakoye Mariama de l’aéroport, Raki Yacouba Tamtala et Moundjo de Tillabéry Dalaweyzé de Ouallam, Télaizé de Gaya et Saadou Daouda de Téra.

En 1996 à l’occasion de la commémoration de la fête de la concorde elle participe à la création du Ballet Lyrique avec Oumarou Hadari, Docteur Maman Garba, Maimouna Nadélou, Hamsou Garba, Maiga Harouna Guingarey, Malam Maman Barka, Yacouba Moumouni « Danké-Danké » et Dodo Saley.

Elle a participé en 2005 à la mise en scène du spectacle de la cérémonie d’ouverture des 5ème jeux de la francophonie à Niamey aux côtés de Souleymane Koly, Achirou Wagé, Hamsou Garba, Maimouna Nadélou, Dodo Saley et bien d’autres artistes du Niger.
L’âge a eu raison d’elle car elle laisse la troupe de Zongo à Maître Toudjani qui la modernise et l’entretient jusqu’à ce jour.
La famille Danté : une famille qui a tout donné à la Culture nigérienne.

De Fouta Danté footballeur de Zoumounta Football Club et son neveu Issoufou Danté footballeur international, à Allassane Danté cadre du Ministère de la Culture, artiste compositeur créateur de plusieurs ballets et chants du Niger en passant par Ousmane Danté cadre de la BECEAO qui fut le premier Président de l’Alliance Française de Maradi en 2002, la famille Danté a tout donné à la culture nigérienne.
Mariama Danté fait parti des premières Zarmakoye de la ville de Niamey aux côtés de son défunt Mari aussi Sarkin Samari de Zongo Monsieur Zorme. A l’époque moins d’une dizaine de quartiers de Niamey animaient la vie de jeunesse de la ville. On notait, les quartiers Lacouroussou avec comme Sarkin Samari Mounkaila Yacouba dit Sakoira, le quartier Banizoumbou avec Hamidou Dourfaye comme Sarkin Samari, Elhadji Abdouramane dit Congo comme adjoint et Boubakar Sidi comme Sarkin Wassa, le quartier Deyzeibon avec Hannatou Maiga, le quartier Maoreye avec Zarmakoye Maorey et les quartiers Koira Tagui Noagaré et Pont Kennedy à la rive droite.

Malgré son âge avancé elle laisse grand vide dans le domaine de la culture au Niger car comme le dit le vieux sage Amadou Ampathé Bâ « En Afrique un Vieillard qui meure est une bibliothèque qui brûle » Adieu Gna Zongo.
Avec la disparition de la Samaria est ce ne peut pas dire aussi que la jeunesse nigérienne perd des repères ?

Aboubacar Yacouba Maiga

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