
C’est une première depuis l’arrivée du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la suspension d’un journaliste et d’une chaîne de télévision. Aucune raison n’a été avancée par le ministère de la communication. Mais beaucoup d’observateurs estiment que c’est en lien avec un élément diffusé de mercredi.
Nigerfocus le 17 janvier 2025 : “La chaîne Canal 3 TV est suspendue pour une durée d’un (1) mois à compter de la signature de la présente décision”, a annoncé le ministre de la communication des postes et de l’économie numérique, Raliou Sidi Mohamed dans une décision prise ce vendredi 17 janvier 2025.
Est également suspendue la carte de presse du journaliste Seyni Amadou, rédacteur en chef de Canal 3 Niger pour une période de trois mois.
Dans sa décision, le ministre n’a pas évoqué les raisons de cette suspension. Cependant, l’opinion publique nigérienne a fait un lien avec un papier d’opinion diffusé par la chaîne Canal 3 Niger. Un papier d’opinion qui fait le classement des membres du gouvernement. Un exercice auquel le journaliste Seyni Amadou est habitué depuis quelques années. En janvier de chaque année, Seyni Amadou fait un classement des membres du gouvernement.
“La sanction infligée à la télévision Canal 3 Niger, qui aurait pour cause un classement général des membres du gouvernement selon la conception qu’elle a de leur performance, ne procède pas d’un bon exercice d’apprentissage qui mènera vers la refondation de la bonne gouvernance démocratique et économique”, estime Issoufou Boubacar Kado, analyste politique et économique.
Dans sa décision, le ministre de la communication a visé un article du Conseil supérieur de la communication (CSC). L’organe chargé de la régulation a été suspendu depuis les événements du 26 juillet 2023 qui a vu l’arrivée au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie.
Cette suspension de Canal 3 Niger et de son journaliste intervient à un moment où les journalistes attendent la mise en place de l’organe de régulation des médias pendant la transition dirigée par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Entre avril et juillet derniers, le journaliste Soumana Idrissa Maiga, directeur de publication du quotidien privé “l’enquêteur” a passé deux et deux semaines en prison. Il a bénéficié d’une liberté provisoire. BB (www.nigerfocus.com)