Uranium : entre le Niger et Orano, la rupture totale est proche.

En déposant auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) son second arbitrage à l’encontre de l’Etat du Niger, la multinationale française Orano confirme aussi son intention d’aller jusqu’au bout des différents différends qui l’opposent au Niger dans le cadre de l’exploitation de l’uranium au Niger.

Nigerfocus le 23 janvier 2025 : Après le premier arbitrage qui a concerné le retrait du permis d’Imouraren (une des plus grandes réserves d’uranium au monde estimée à 200 000 tonnes) en décembre dernier, Orano a déposé mardi 21 janvier 2025 selon les médias français un autre arbitrage concernant sa filiale la Société des mines de l’Aïr (Somair).

Dans le communiqué publié mardi, le groupe français détenant 63,4% du capital de la Somaïr, indique que “ce contentieux est aujourd’hui le dernier recours possible pour Orano après plusieurs tentatives de résolutions à l’amiable toujours restées sans suite”.

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 ayant vu l’arrivée au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la société française n’a pas pu écouler sa production. Et pour cause, les frontières entre le Niger et les pays de la Cédéao sont restées fermées jusqu’en janvier dernier. Mais le Niger accusant la France de vouloir déstabiliser son territoire à partir du Bénin a maintenu fermer sa frontière avec le Bénin.

Ce qui ne facilite pas le transport de l’uranate vers l’extérieur. Ce qui a causé selon Orano (détenu à 90% par l’Etat français) des désagréments financiers et ne permettant pas la gestion du site de la Somair. Après plusieurs tentatives de conciliation entre les deux parties, la multinationale se dit lésée.

En déposant le recours auprès du Cirdi, Orano prévoit de réclamer des dommages et intérêts et de faire valoir ses droits sur le stock correspondant aux productions de la Somaïr. Elle se réserve aussi le droit de mettre en œuvre “toutes actions, y compris contre des tiers, en cas de préemption de la matière, en violation des droits d’enlèvement”.

Pour l’instant aucune réaction de la part des autorités nigériennes.

Pour rappel, depuis le coup d’Etat qui a déchu le président élu Mohamed Bazoum Mohamed, la France a donné une fin de non-recevoir aux nouvelles autorités militaires. Ce qui a conduit à la dénonciation des accords militaires entre les deux pays, la dénonciation des accords sur la non imposition des sociétés des deux pays.

BB (www.nigerfocus.com)

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