
Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye veut jouer un second rôle dans les crises qui secouent la Cédéao et l’UEMOA. A Cotonou, il est prêt à entamer de nouvelles négociations pour trouver une solution à la crise.
Nigerfocus le 16 juillet 2025 : En visite officielle de 48 heures à Cotonou, le président sénégalais, Bassirou Domaye Faye a annoncé hier mardi 15 juillet, vouloir entreprendre des “démarches” pour donner “un nouveau souffle” à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), en proie à une crise institutionnelle depuis la deuxième session au titre de cette année du conseil des ministres tenue à Lomé jeudi dernier. Les ministres des trois pays de la Confédération Alliances des Etats du Sahel (AES) ont claqué la porte suite au refus des certains membres à céder le poste du président en exercice au ministre burkinabè de l’économie.
“Nous avons aussi parlé de l’uemoa qui nous le savons traverse une situation quelque peu difficile qu’il nous faudra rapidement redresser”, a reconnu le président sénégalais lors du point de presse qu’il a conjointement animé avec son homologue béninois.
Les trois ministres de l’AES avaient évoqué l’article 11 du texte régissant le conseil des ministres de l’institution ouest-africaine ayant en partage le FCFA qui fait que la présidence du conseil est tournante. Dans cette crise de l’UEMOA, les observateurs pointent du doigt la Côte d’Ivoire qui estime que le Burkina Faso ne peut prendre la présidence pour n’avoir suffisamment participer à la reconstitution des réserves mais aussi, ses relations avec la France garante du CFA auprès des autres monnaies dont l’euro.
En rendant visite, Bassirou Diomaye Faye veut recoller les morceaux cassés. Des démarches avec Patrice Talon seront entreprises en vue de donner “un nouveau souffle”.
“Nous avons convenu d’entreprendre des démarches pour travailler à redynamiser l’organisation, lui donner un nouveau souffle”, a-t-il déclaré lors du point de presse.
Une autre médiation pour le président sénégalais.
Considéré comme le plus jeune président et fraîchement élu à la tête d’une des plus vieilles démocraties du continent (le Sénégal n’a jamais connu de coup d’Etat ou d’interruption démocratique), Bassirou Diomaye Faye a déjà été désigné par ses pairs pour mener une médiation entre les trois pays de l’AES et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) en vue du retour des trois frondeurs.
La Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé, le 29 janvier 2024, de quitter l’organisation ouest-africaine, dont ils sont membres fondateurs en 1975, pour créer la Confédération Alliance Etats du Sahel le 6 juillet 2024 à Niamey afin de protester contre les sanctions à eux imposer par les autres pays à la suite des coups d’Etats enregistrés dans ces pays. Des coups d’État qui ont été motivés par la question de la sécurité.
M. Diomaye Faye a fait une tournée dans les pays de l’AES mais après le Burkina Faso et le Mali, il n’a pas pu continuer sa médiation. Aucun rapport n’a été officiellement rendu public.
Dans la presse à Cotonou, le président sénégalais a évoqué la question de la Cédéo. Les deux blocs ont entamé des négociations de sortie de crise depuis quelques mois.
“J’ai rappelé au chef de l’Etat Talon tout l’intérêt des sujets que nous avons évoqués et les défis qui s’imposent à l’organisation qui doit, comme dans le cadre de l’uemoa, se réformer pour être à mieux de prendre les défis de notre époque”, a insisté le président sénégalais.
La crise au niveau des institutions économiques et financières ouest-africaines est loin de voir son épilogue. Les pays de l’AES accusent la France d’être derrière les actions des certains présidents de la république.
BB (www.nigerfocus.com)
