C’est avec 133 voix pour, 29 contre et 1 abstention que le projet de loi de finances a été adopté hier dimanche. Pourtant rien ne présageait un tel vote vu le tollé qu’il a soulevé il y a quelques semaines.
Nigerfocus le 27 novembre 2017 : Le projet de loi portant loi de finances 2018 est passé comme une lettre à la poste. Il a été adopté avec 133 voix pour, 29 contre et une abstention. C’est aussi l’aboutissement d’une longue journée de discussion entre les parlementaires de différents bords politiques. La majorité qui tient mordicus à faire passer cette loi et l’opposition qui a soulevé quelques incongruités. Notamment en ce qui concerne la suppression de la TATIE qui est prélevée sur les appels internationaux entrants et la TVA sur certains produits de première nécessité. Pour l’opposition politique, l’adoption de cette loi des finances n’est pas un revers pour elle.
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« Cette loi est antisociale parce qu’il n’y a pas d’allocations budgétaires conséquentes pour les secteurs sociaux. Cette loi sera porteuse de périls graves pour notre pays. », a martelé Issoufou Issaka, président du groupe parlementaire de Mouvement démocratique pour une fédération africaine (MODEN/FA loumana), le principal parti de l’opposition.
Pour la majorité, c’est un budget normal qui a leur été soumis par le gouvernement. Toutefois pour Sadou Dilé, président du groupe parlementaire PNDS, les débats qui se sont déroulés sur certains points n’honorent pas les députés.
« Nous sommes entrain d’utiliser un discours qui risque de nous coûter très cher. L’islam que certains veulent utiliser comme un moyen de mobilisation politique. C’est très dangereux » a averti le président du groupe parlementaire.
En effet, les débats se sont focalisés sur un des points liés à l’héritage et surtout à la suppression de la TATIE. C’est donc un budget à la hauteur des ambitions du gouvernement qui été voté par les parlementaires au grand bonheur du ministre des finances.
« Je voudrai me réjouir de l’adoption massive de cette loi de finances et remercier les députés qui l’ont voté pour avoir fait confiance au gouvernement et étant certains qu’en votant cette loi, ils ont fait le bon choix, le choix de la responsabilité. Cet engagement nous le tiendrons. Nous tenons le cap malgré les chocs, sécuritaires, climatique, environnement économique. Je voudrai les rassurer qu’avec cet argument le gouvernement fera un bon usage et que nous continuerons à avancer nous continuerons à transformer ce pays là.
La loi a ainsi été votée malgré la vague de protestation qu’elle soulevée depuis sa transmission à l’Assemblée nationale. La marche du 29 octobre dernier qui dégénéré et ayant entraîné la dissolution de ACTICE et l’arrestation de ses dirigeants, l’interpellation et d’interdiction de prêcher pour le prédicateur Ousmane Mahamane sont entre autres la résultante de cette vague de protestation dont on attend de voir quelle forme elle va revêtir après l’adoption de la loi.