Sécurité alimentaire : Plus de 600 mille personnes en crise alimentaire.

Malgré le satisfecit des autorités nigériennes sur le bilan céréalier de la saison agricole 2018, plus de 600 mille Nigériens sont déjà en insécurité alimentaire selon le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA). Un chiffre qui risque de doubler pendant la période de soudure a estimé l’organisme onusien dans son bulletin humanitaire d’octobre-novembre 2018.

Nigerfocus le 20 décembre 2018 : Selon OCHA citant le cadre harmonisé d’analyse de la vulnérabilité qui a tenu ses travaux en novembre dernier « entre octobre et décembre 2018, il est estimé que 600 329 personnes seront en crise alimentaire sur l’ensemble du pays ».

Il s’agit « de personnes avec des déficits céréaliers de plus de 50% ainsi que des ménages pastoraux ayant enregistré des fortes mortalités de leurs animaux suite aux inondations et des victimes d’autres chocs qui ne disposent pas des ressources conséquentes. » ont indiqué les experts en sécurité alimentaire. S’y  ajoutent à ces personnes, « les populations des zones en insécurité impactées par les mesures (d’état d’urgences). ».

Selon l’analyse du cadre harmonisé, le nombre de personnes en crise alimentaire va doubler pendant la période de la soudure (juin-août 2019) pour atteindre 1 221 943 personnes susceptibles d’être affectées par des hausses saisonnières à cause des fortes demandes en produits alimentaires.

Les projections sont encore plus importantes dans les zones du Lac Tchad, au Nord Tahoua et dans la zone du Liptako Gourma (région de Tillabéri), où la situation sécuritaire et les effets de l’état d’urgence pourront se traduire par des difficultés d’accès aux ressources alimentaires pour les ménages plus pauvres.

Aussi les experts de la sécurité alimentaire recommandent « la mise en action immédiate d’une assistance alimentaire et nutritionnelle pour les 600 329 personnes en crise alimentaire pendant la période d’octobre à décembre 2018 ».

Ils proposent également la reconstitution « des stocks de sécurité alimentaire en organisant les achats institutionnels en fin des récoltes et la mise en œuvre précoce de l’opération « vente des céréales à prix modéré» dans les zones avec un déficit critique de production et les zones sous état d’urgence. ».

Dans le même temps, il sera nécessaire de faciliter l’accès humanitaire dans les zones sous tension (nord et ouest Tillabéri, nord Tahoua et autour du bassin du Lac Tchad) et de renforcer les capacités de résilience des populations ont préconisé les membres du cadre harmonisé d’analyse de la vulnérabilité alimentaire.

Balima Boureima

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