Justice : Les principaux acteurs de la société civile condamnés à trois mois avec sursis

Nouhou Mahamadou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, les principaux leaders de la société prennent trois mois de prison assortis de sursis. D’autres sont condamnés à 12 mois dont 6 avec sursis.  

Nigerfocus le 24 avril 2018 : Après une semaine d’attente et quatre mois de procédure les 19 prévus, membres de la société civile arrêtés en marge d’une marche prévue pour dénoncer certaines dispositions de la loi des finances 2018, sont désormais fixés sur leurs sorts. Il ressort du délibéré rendu public ce mardi 24 juillet 2018, que les principaux acteurs du Cadre de concertation et d’actions citoyennes de la société civile indépendante sont reconnus coupables d’ « appel à un attroupement non armé » et écopent de trois mois avec sursis.

Les autres charges « Organisation et participation à une manifestation interdite » n’ont pas été prise en compte par le juge. Nouhou Mahamadou Arzika, Ali Idrisssa Nani, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et bien d’autres recouvrent ainsi la liberté après 4 mois de prison.

Une demi-douzaine de prévenus écope de 12 mois dont 6 avec sursis et le restant de 19 prévenus sont relaxés pour insuffisance de preuves. Il s’agit de: Abdoulazize issaka, Moctar Oumarou, Abdoul Djawel, Hamey Abdou Beidou, Hamza Haroun Abdoul Kader, Aminou Dayabou, Halarou Abdou.

La pression extérieure a-t-elle joué en faveur des acteurs de la société civile ?

Depuis le début de cette affaire plusieurs organisations internationales de défense des droits humains ont donné de la voix en demandant la relaxe pure. Amnesty International, Publiez ce que vous payez, Tournons la page, Oxfam ont toutes dans des déclarations condamnées l’arrestation des membres de la société civile.

Selon ces organisations, en appelant à une manifestation, le Cadre de concertation et d’action de la société civile nigérienne ne fait qu’exercer leur droit constitutionnel.

Pourtant Issoufou Mahamadou, président nigérien ne l’entend pas de cette oreille, dans un entretien accordé à la chaîne française France 24, il a affirmé que ces acteurs appartiennent à la société civile « pro putschiste ».

Ce mardi à l’issue du procès, certains acteurs de la société africaine et non des moindres ont fait le déplacement. Alioune Tine, ancien président de la RADDHO et Sénégal et ancien président d’Amnesty international, actuellement expert indépendant des Nations-Unies sur les droits humains. Il est accompagné dans ce déplacement de Taran Diallo, membre fondateur de publiez ce vous payez.

« C’est qu’il faut dire, c’est qu’aujourd’hui, au Niger, il y a une justice indépendante, il y a des magistrats indépendants. Cette décision est juste vu ce qui se passe au Sénégal avec l’affaire du maire de Dakar, tout le monde devrait prendre de la graine, » s’est réjoui Alioune Tine.

D’autres personnes arrêtes dans l’organisation des journées d’actions citoyennes (JAC) attendent à leur tour leur jugement. Il s’agit des trois à Niamey et deux à Zinder.

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