Burkina Faso : le gouvernement suspend les activités d’une ONG et arrête ses responsables

Une ONG soupçonnée de collecter des données sécurités, a vu ses activités suspendues et ses responsables arrêtés par le gouvernement burkinabè. Ce que réfute l’ONG.  

Nigerfocus le 8 octobre 2025 : Huit responsables dont quatre burkinabè, deux français, un tchèque et un malien de l’International NGO Safety Organisation (INSO), une organisation spécialisée dans la collecte des données sécuritaires, ont été arrêtés à Ouagadougou, a annoncé ce mardi 7 octobre 2025 le ministre burkinabè de la sécurité, Mahamadou Sana, au cours d”une conférence de presse. 

L’ONG dont les activités ont été suspendues en juillet dernier est considérée par le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana comme “une ONG étrangère, dirigée par des étrangers, qui collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles, pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso, à des puissances étrangères

Selon lui, malgré la suspension de ses activités, certains responsables “ont continué de mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’information et des réunions en présentiel ou en ligne”. 

INSO, n’est la pas la seule ONG suspendue en juillet dernier. Dans la même période,, le gouvernement burkinabè a résilié l’autorisation d’exercer à 21 ONG et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.

La réaction de INSO 

Nous rejetons catégoriquement les allégations concernant nos activités au Burkina Faso et restons déterminés à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de tous nos collègues”, a indiqué l’organisation sur son site.

Pour INSO, les accusations portées par le Ministre de la Sécurité sont “extrêmement préoccupantes”. Associer notre travail de “renforcement de la sécurité des humanitaires” à des activités de renseignement est “non seulement faux, mais ne fera qu’accroître les risques pour les travailleurs humanitaires”. 

Depuis 2019 l’ONG opère au Burkina Faso suite à “des demandes de soutien aux ONG présentes dans le pays, et nous sommes enregistrés auprès des ministères concernés, conformément à la législation locale”.

Les autorités burkinabè étaient, et restent, pleinement informées de nos activités et de notre mandat”, a insisté l’ONG estimant que “les principaux utilisateurs des services d’INSO sont les employés des ONG enregistrées, dont 90 % sont des employés nationaux. Avant la suspension d’INSO, 168 ONG nationales et internationales au Burkina Faso, représentant plus de 8 000 travailleurs humanitaires, faisaient régulièrement appel à ses services”. 

IL/bb (www.nigerfocus.com

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