UN80 : le Niger et les Nations-Unies font le bilan des 65 ans de coopération et préparent les réformes envisagées.

Le Niger et l’Organisation des Nations-Unies (Onu) ont revisité les liens de coopération et les réformes des Nations-unies au cours d’un panel de haut niveau qui a regroupé, le mercredi 22 octobre,  des responsables des agences des Nations-Unies, des représentants du gouvernement du Niger et des Ong et associations partenaires des Nations-Unies au Niger autour de la thématique « 65 ans de coopération Niger-Nations-Unies : perspectives de la réforme UN80 et opportunités pour la refondation nationale ».

Nigerfocus le 23 octobre 2025 : En accueillant ses invités, la représentante résidente des Nations-Unies au Niger, Mme Mama Keita a évoqué les principes qui ont conduit à la création à l’Onu au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1945.

Rappelant quelques points du préambule de la charte des Nations-Unies, elle a indiqué que les  devanciers ont fait le choix de la paix, de la coopération internationale, du progrès et de développement socio-économique.

« Ils ont promu des idéaux de dignité et de liberté humaines sur le mal et l’avilissement. Ils ont choisi d’éviter le pire aux générations futures », a-t-elle estimé.

Ce qui a permis, selon elle, d’éviter une troisième guerre mondiale, de restaurer la coopération entre les Etats, de favoriser le dialogue, la diplomatie et la résolution pacifique des différends à travers la création de plusieurs agences spécialisées, le lancement les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et de contribution à la décolonisation en Afrique et en Asie.

Soixante-cinq ans au Niger.

Présentes au Niger depuis 1960 avec l’indépendance du Niger, les Nations-Unies ont contribué à l’amélioration des conditions des vies des populations. A en croire le ministre des affaires étrangères dont le message a été lu par le secrétaire général de son ministère, la coopération entre le Niger et l’Onu a été bénéfique pour les deux parties.

« Ce partenariat a permis des avancées notables dans les secteurs vitaux tels que l’éducation et la santé, piliers du capital humain, l’agriculture et la sécurité alimentaire, gage de stabilité, la gouvernance et la consolidation de la paix, socle de la cohésion nationale », a déclaré Ibrahim Bana du Conseil consultatif de la refondation ajoutant que ce copinage témoigne de la constance de l’ONU dans son engagement universel et l’attachement du Niger au multilatéralisme.

Depuis le 6 juillet 2024, le Niger, Burkina Faso et le Mali ont formé la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES). C’est pourquoi s’exprimant au Mali de la Confédération, l’ambassadeur du Mali au Niger, Younoussa Barazi Maiga, a reconnu les efforts des Nations-Unies mais a, toutefois nuancé les résultats obtenus par rapport à l’objectif principal de la création de l’Onu, celle de la protection des générations futures des fléaux de la guerre.

« Ce noble objectif prescrit par la charte des Nations-Unies est loin d’être réalisée. Mieux les tensions géopolitiques actuelles et les conflits multiples dans le monde constituent des motifs réels d’inquiétude pour le multilatéralisme, la coexistence pacifique et le développement harmonieux », s’est inquiété le diplomate malien dont son pays préside les instances de l’AES.  

Lire aussi : L’ONU commémore son 80ème anniversaire

Des réformes mais avec nous.

Face aux multiples crises et sous financement des activités du système des Nations-Unies, le secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres a entrepris des réformes à, l’occasion du 80ème anniversaire de l’institution internationale.

« Aujourd’hui l’ONU fait face à une crise financière notamment. On n’a pas d’autres choix, il faut réformer », reconnaît Mama Keita, la représentante résidente du système de Nations-Unies au Niger.

Cette réforme dénommée UN80 a trois volets. Il s’agit de l’’amélioration de l’efficacité opérationnelle, de la mise en œuvre des mandats et la réforme potentielle des structures.                                    

Tout en saluant l’esprit de la reforme UN80 qui vise à rendre le système onusien plus efficace, plus proche des réalités nationales et centré sur les résultats, le diplomate malien M Maiga, a appelé pour une implication pleine des tous les Etats notamment ceux de l’AES.

« Nous ne pouvons plus et nous ne devons plus continuer à faire la même chose avec les mêmes mécanismes inadaptés et espérer des résultats différents », a martelé M. Maiga précisant que la Confédération reste attachée à un multilatéralisme solidaire, porté des solutions ambitieuses aux défis complexes de notre temps particulièrement au Sahel.

Pour sa part Bana Ibrahim du CCR, estime que « le succès de notre processus interne » dépend d’un « accompagnement international » aligné sur « nos priorités souveraines ».

Cela suppose, selon lui « l’alignement de l’appui des partenaires sur le choix souverain du peuple nigérien, le soutien accru à la jeunesse, aux femmes et aux communautés rurales, forces vives de notre nation et un partenariat stratégique équilibré qui appuie nos réformes sans les conditionner et qui respecte notre liberté de décisions ».  

« Une réflexion est en cours avec les Etats membres du Système des Nations-Unies » a expliqué Mama Keita.

Il faut noter qu’au cours de cette rencontre plusieurs orateurs ont pris la parole pour expliquer les relations entre les ONG et associations nationales avec le système des Nations-Unies.

BB (www.nigerfocus.com)

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